Tournée Nébéday 2/2

Keur Diamba (2 km sable / 1 projection)

Jour de diète et de récupération pour Alain, à Keur Diamba. Vincent et Yoro assurent donc à deux la séance et réalisent l’une des plus longue projection soit près de deux heures trente, à la demande d’un public impliqué et participatif.

Le lendemain, au rendez-vous traditionnel des 10 heures, Alain remis sur pieds réintègre le trio pour participer à la formation théorique et pratique sur la construction du foyer amélioré présenté la veille, dans l’un des documentaires. À la fin de la formation, nous remettons une fiche aide mémoire résumant étape par étape la méthodologie de fabrication. Les coordonnées téléphoniques des responsables locaux scrupuleusement collectées permettront d’assurer un suivi des réalisations ou une assistance en cas d’éventuelles difficultés.

Juste avant notre départ, le jeune frère âgé d’une vingtaine d’année, de notre hôte et tuteur, s’écroule comme une masse sous nos yeux. Il entre en convulsions sous le coup d’une crise d’épilepsie. Nous resterons impuissants et culpabilisant à ne pouvoir le soulager.  Nous interpellons notre tuteur au sujet d’un traitement allopathique préventif, nous présente bien une tablette de comprimés, en nous précisant « c’est deux gélules par jour« . Malheureusement toutes les alvéoles de la tablette sont belle et bien vides et apparemment depuis longtemps, alors il n’y a plus qu’à attendre que la crise aille à son terme.

Medina Baka Sar (2 km sable / 1 projection)

Médina Baka Sar est le plus petit village de la tournée, à peine quatre familles.

Nous y ferons une séance intimiste devant la trentaine d’habitants.
Mais c’est sans compter la présence de clandestins rôdant autours du hameau isolé. Pour la première fois nous entendons le chant des hyènes (ooouuuuuuu aou, ooouuuuuuu aou).

Le lendemain, en fin de matinée, Fabrizia, membre Cinécyclo Sénégal et Michelle son amie New-yorkaise, nous rejoignent. Ainsi la tribu Cinécyclo représente désormais à elle seule un sixième des effectifs du bourg.

Nima nous prépare un succulent et copieux tieb en l’honneur de nos visiteuses. Nous passons l’après-midi à prendre des nouvelles de Dakar et d’au delà avant de prendre congés de nos hôtes et de reprendre, vers 17 heures au soleil déclinant, notre chemin jusqu’au village suivant.

Daga Babou (2 km sable / 1 projection)

Ce soir à Daga Babou c’est treize à la suite. C’est à dire la treizième projection d’affilée. Cette série exceptionnelle restera dans les annales Cinécyclabesques.

Nous envahissons la maison de Dib, notre tutrice, alors ce sera Fabrizia et Michelle sous la tente, Vincent dans son hamac et Yoro et Alain dans la case.

Nous sommes heureux de pouvoir présenter tout le protocole de l’organisation d’une projection à Fabrizia membre de la première heure, depuis la venue de Vincent en 2014, et à son amie. Fabrizia mesurera tout le chemin parcouru.

Tiens, nous n’avons jamais abordé la fin d’une séance.

Le générique du denier documentaire ou film défile à l’écran. Vincent, baisse le son, lance les remerciements, chef de village, représentant du partenaire, chefs en tout genre, public, cyclistes etc… Retour de remerciements de toutes les autorités remerciées. Vincent termine par un « Bonne nuit à tous« . Alain tape sur l’épaule du dernier cycliste « c’est bon, tu peux t’arrêter« . On attend un peu que la foule se disperse et on enchaine avec le démontage de l’installation. Yoro le hibou et le picoprojecteur, Vincent l’écran (il n’y a que lui qui sait défaire ses nœuds compliqués et grimper au mur, arbres, camions…), Alain le vélo et la génératrice (c’est lui qui manie le mieux les clefs de 15 et 10 et ne se pose pas de question pour visser ou dévisser). Chacun son rôle, et c’est bien rodé. Tout est replacé dans la caisse dans un ordre immuable, d’abord le hibou, puis l’écran dans sa housse, la génératrice, la boîte à outils, le maillet, les sardines, la brosse, les cales du vélo, le pico et ses câbles dans leur housse, la batterie secours du pico, le HP secours, la trousse des accessoires, les sangles, le chiffon et enfin le câble de 6 mètres reliant la génératrice au hibou. Tout est époussiéré avant la remise en caisse car du sable, ça, il y en a ! Et tout ça à la frontale, mesdames et messieurs !

On referme la caisse, replace et boucle le cadenas, maintenant on vérifie que les clefs ne soient pas restées à l’intérieur et on replace la caisse sur le vélo pour regagner nos pénates. Un dernier coup de frontale au sol « …Vincent, tu oublies ton appareil photo ! Ah, merde, j’ai la clef USB dans la poche, ben tant pis on la rangera demain… Belle séance les gars, bravo… »

D’autant que demain, nous ferons une petite pause bien méritée à Toubacouta et nous nous consacrerons un peu plus à nos invités.